La frontière entre l'alcool des fruits coïncidait longtemps avec la frontière nord de la France: jusqu'en 1789, le gouvernement français imposait des taxes importantes sur les boissons distillées à partir de matières premières autres que le vin pour protéger la viniculture..
Une fois l'interdiction levée, de nombreuses distilleries furent créées dans le Nord. En 1800, celui-ci comptait 31 distilleries de genièvre. En 1814, il y en avait 25 dans le district de Lille.
Au 19ème siècle, la consommation de 'genièvre' augmentait de façon spectaculaire. En 1830, les Français buvaient à peine 1 litre par habitant, en 1889 c’était 4,7 litres.
Le 30 mars 1902, la genièvre était - comme cognac, armagnac ou calvados auparavant - définie par la législature française comme: "eau de vie obtenue par distillation simple en présence de baies de génévrier, de moûts fermentés de seigle, de blé, d 'orge ou d'avoine”.
Le Nord de la France devenait un important producteur de boissons alcoolisées. Genièvre y était la boisson préférée des mineurs et travailleurs du textile, dans le café ('bistouille') ou pour rassembler du courage avant de descendre dans le sous-sol.
En 1911, le Département du Nord disposait de 184 distilleries. Dans les années 1930, la production de genièvre a atteint son maximum historique.
Mais, après le Guerre, une par une, les distilleries du Nord-Pas de Calais fermaient leurs portes et le genièvre perdait 90% de son marché. Récemment la vente de genièvre augmente à nouveau, considéré comme un produit typique et local, offrant l'image d’identité locale.